Espace Etudiant

Grâce aux nombreux projets et programmes mis en œuvre ces dernières années, la scolarisation et le maintien des filles comme des garçons à l’école peuvent être considérés comme une avancée notable dans les communes de Malanville et de Karimama. Bien que certaines localités affichent encore des retards relatifs, l’accès à l’éducation de base s’est largement démocratisé. De nombreux enfants issus du Dendi poursuivent aujourd’hui un parcours scolaire plus ou moins satisfaisant jusqu’au niveau secondaire, témoignant d’un changement progressif des mentalités et d’une prise de conscience de l’importance de l’éducation.

Cependant, malgré ces progrès, plusieurs défis persistent, notamment en ce qui concerne la qualité de l’apprentissage et les performances académiques des élèves. Si les résultats à l’examen du Certificat d’Études Primaires (CEP) sont globalement satisfaisants, les taux de réussite au Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) et, plus encore, au Baccalauréat, demeurent régulièrement inférieurs à la moyenne départementale et nationale. Cette situation pénalise non seulement les élèves individuellement, mais affecte aussi négativement les statistiques départementales de réussite. La scolarisation, bien que devenue une norme sociale, n’est pas toujours accompagnée d’un véritable suivi éducatif au sein des familles. L’accompagnement scolaire reste insuffisant, ce qui se traduit par un faible niveau dans plusieurs disciplines fondamentales et, par conséquent, un taux d’échec élevé.

Malgré ces obstacles, chaque année, des centaines d’élèves parviennent à décrocher leur baccalauréat et quittent leur commune pour poursuivre des études supérieures à Parakou, Abomey-Calavi ou dans d’autres centres universitaires du pays. Toutefois, cette migration académique s’avère souvent semée d’embûches : entre précarité économique, mauvais choix d’orientation, mimétisme académique ou encore manque d’accompagnement psychopédagogique, la transition vers l’enseignement supérieur est vécue de manière complexe et parfois douloureuse. La faible connaissance des filières porteuses, combinée à l’absence de dispositifs d’orientation efficaces, réduit considérablement les chances d’insertion professionnelle des jeunes diplômés et contribue à accentuer le chômage des étudiants issus de cet espace. Il devient donc impératif de renforcer les mécanismes d’accompagnement éducatif, de valoriser les métiers porteurs, et d’investir dans l’orientation scolaire et professionnelle afin de transformer l’élan actuel en un véritable levier de développement local.

Conseils pour choisir une formation adaptée.

L’information constitue le socle d’une prise de décision éclairée, dans tous les domaines de la vie. À l’ère du numérique, où les données circulent en abondance, savoir s’informer devient aussi important que l’information elle-même. Encore faut-il être en mesure de trier, d’analyser et de mobiliser les bonnes sources. Car dans ce flot d’informations, coexistent contenus crédibles, approximatifs, et parfois trompeurs.

En matière d’orientation académique et professionnelle, le gouvernement béninois a accompli des avancées notables : des documents d’orientation ont été élaborés et une plateforme dédiée a été mise en place pour accompagner les apprenants dans leurs choix de filières. Cependant, dans les faits, ces outils restent peu connus ou sous-utilisés par les élèves et étudiants, notamment dans les zones comme Malanville et Karimama. Beaucoup continuent de s’orienter par mimétisme, sous l’influence du bouche-à-oreille ou d’exemples mal adaptés à leur profil ou à leur contexte.

Ces lacunes, font partie de l’une des raisons pour lesquelles  notre plateforme a été pensée. Elle se positionne comme un outil de proximité, construit à partir d’une compréhension fine des réalités sociologiques locales. Elle vise à offrir une orientation contextualisée, personnalisée et pertinente. Plus qu’un simple espace d’information, cette plateforme est un véritable levier d’accompagnement, qui permet aux jeunes d’opérer des choix rationnels, alignés avec leurs aspirations, leurs aptitudes et les opportunités économiques locales et nationales.

Au-delà des contenus disponibles en ligne, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large à travers le programme Jeunes Résilients. Elle intègre des actions complémentaires telles que l’organisation de rencontres d’orientation avec des professionnels issus de la communauté, la mise en place de clubs d’orientation proches des établissements, ainsi que la création de réseaux de mentorat, favorisant les échanges intergénérationnels et les transferts d’expérience. En somme, il s’agit de construire un écosystème d’orientation ancré dans le territoire, capable d’outiller durablement la jeunesse face aux défis de l’avenir.

VIE ESTUDIANTINE

Procédure Complète d’Inscription à l’Université pour les Nouveaux Bacheliers

L’accès à l’enseignement supérieur au Bénin est organisé autour d’un processus structuré, qui prend en compte aussi bien les aspirations académiques des nouveaux bacheliers que les exigences institutionnelles. Ce processus se déroule en plusieurs étapes, allant du choix anticipé des filières à la validation définitive de l’inscription universitaire.

1. Choix provisoire des filières en classe de Terminale

Dès la classe de Terminale, les élèves sont invités à manifester leurs intentions d’orientation académique en effectuant un choix provisoire de filières au moment du dépôt de leur dossier scolaire. Cette phase, bien qu’anticipée, permet aux autorités éducatives de disposer d’une première idée sur les tendances d’orientation des futurs bacheliers. Elle favorise également une meilleure organisation des offres de formation au niveau national.

2. Sensibilisation et accompagnement après l’obtention du baccalauréat

Une fois les résultats du baccalauréat proclamés, les services compétents de l’État, en collaboration avec les structures déconcentrées du Ministère de l’Enseignement Supérieur, déploient des comités locaux d’orientation.Ces délégations interviennent notamment au CEG 1 de Malanville et Karimama, afin de rencontrer les nouveaux bacheliers et les accompagner dans leurs réflexions. L’objectif est de :

  • leur présenter les différentes filières de formation disponibles,
  • détailler les spécialités offertes au sein de chaque filière,
  • et expliquer les débouchés professionnels associés à chaque domaine d’étude.

    Ces séances permettent aux jeunes diplômés de prendre des décisions éclairées avant l’ouverture officielle de la plateforme d’orientation.

3. Orientation en ligne via la plateforme “Après mon Bac”

Suite à cette phase de sensibilisation, l’État met à la disposition des bacheliers la plateforme nationale intitulée “Après mon Bac”. Cette plateforme représente l’unique canal officiel à travers lequel les nouveaux bacheliers formulent leurs choix définitifs de filières et d’universités. Les candidatures sont ensuite analysées par un algorithme de classement qui prend en compte :

  • les moyennes obtenues au baccalauréat dans certaines matières jugées stratégiques selon les filières choisies,
  • l’âge du candidat, notamment pour les aides financières.

    Ce système permet d’attribuer les bourses nationales aux étudiants ayant obtenu les meilleures moyennes et de proposer des secours universitaires à d’autres profils méritants, en tenant compte des critères sociaux.

4. Répartition des bacheliers et possibilités alternatives

Après la phase de classement :

Les candidats classés sont affectés dans les établissements publics selon leurs choix validés. Ils sont directement pris en charge pour la rentrée académique dans les entités auxquelles ils ont été affectés.

Les candidats non classés, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas obtenu de place par le biais de la plateforme, conservent la possibilité de s’inscrire dans l’université ou l’entité de leur choix.

Dans ce cas, ils doivent obligatoirement soumettre un dossier à étudier auprès de l’établissement ciblé, avant même le lancement officiel des inscriptions. Cette procédure est communément appelée “étude de dossiers”.

5. Constitution du dossier d’inscription administrative

Tout étudiant désireux de s’inscrire doit réunir un ensemble de pièces administratives indispensables :

  • Une copie légalisée de l’acte de naissance,
  • Un certificat de nationalité béninoise,
  • Une carte CIP (Carte d’Identité Personnelle).

    Avec ces documents, l’étudiant se rend à la salle 19 de l’Université de Parakou ou a ILACI de l’Université d’Abomey-Calavi afin d’y effectuer une prise de photo officielle. Cette étape est essentielle pour l’édition de la carte d’étudiant. En général, une semaine après la prise de photo, l’étudiant récupère sa carte d’étudiant. Il se rend ensuite à la scolarité centrale pour le retrait de la fiche de préinscription.

6. Paiement des frais d’inscription et cas particuliers

Le montant des frais d’inscription administrative varie selon le statut du bachelier : Les étudiants bénéficiaires de bourse s’acquittent d’un montant forfaitaire de 15 000 FCFA. Les non-bénéficiaires, quant à eux, sont exemptés de paiement à cette étape. Certains étudiants, pour diverses raisons, choisissent d’effectuer une double inscription, c’est-à-dire s’inscrire dans deux entités différentes pour des parcours distincts. Cette démarche suit une procédure propre, avec des formalités et des échéances spécifiques à respecter.

7. Validation de l’inscription et inscription pédagogique

Une fois la fiche de préinscription obtenue et les frais réglés (le cas échéant), l’étudiant doit procéder à la validation générale de son inscription à la salle MTN à l’université de Parakou. Enfin, dans certaines entités, une inscription pédagogique est exigée. Celle-ci consiste à s’enregistrer au niveau des unités d’enseignement (UE) choisies, moyennant des frais complémentaires de 2 000 FCFA.

8. Obtention du statut d’étudiant

Lorsque l’ensemble des étapes précédentes est complété, du dépôt du dossier à la validation pédagogique, le candidat obtient officiellement le statut d’étudiant inscrit à l’université. Il peut dès lors commencer les cours, accéder aux services pédagogiques et administratifs, et bénéficier des dispositifs d’accompagnement mis en place par l’État et les institutions.

Logement

Pour une durée maximale de cinq ans, les étudiantes et étudiants originaires des communes de Malanville et de Karimama bénéficient d’une résidence située à Abomey-Calavi, à proximité du campus. Il s’agit d’un logement dont le contrat de bail est pris en charge depuis plusieurs années par la mairie de Malanville, dans le cadre d’une politique de soutien à la formation supérieure de la jeunesse locale. L’accès à cette résidence est conditionné, pour les nouveaux arrivants, au versement d’un droit d’intégration s’élevant à 20 000 francs CFA par étudiant. Les résidents déjà installés s’acquittent quant à eux d’un montant réduit, fixé à 10 000 francs CFA. Ces cotisations permettent à l’Association des Étudiants et Élèves de Karimama et Malanville (AEEKM), organe de gestion de la résidence, d’assurer la couverture des charges courantes telles que les factures d’électricité et d’eau.

Cependant, malgré cette initiative louable, les résidents sont confrontés à de nombreux défis. Chaque année, l’arrivée massive de nouveaux étudiants, conjuguée à la difficulté pour certains anciens de libérer les lieux à temps, entraîne une situation de surpopulation dans les dortoirs. À cela s’ajoutent des coupures fréquentes d’électricité et d’eau, souvent liées à l’insuffisance de crédits de recharge des compteurs. Ces conditions, parfois précaires, ne sont guère propices à un cadre de vie et d’études optimal. Elles soulignent la nécessité d’un accompagnement renforcé, d’une meilleure régulation des admissions et d’un appui structurel accru pour garantir aux étudiants un environnement favorable à la réussite académique.

Forum d'échange entre étudiants et mentors.

Jusqu’à présent, les seuls cadres de communication et d’échange entre étudiants originaires de Karimama et de Malanville demeurent les forums WhatsApp de l’AEEKM Parakou et celui de Calavi. Bien que ces espaces remplissent une fonction informative de base, ils restent limités dans leur portée et leur efficacité. Leur caractère générique, en plus de leur faible niveau d’interaction, ne permet pas de répondre aux besoins spécifiques des étudiants en matière d’orientation, d’accompagnement académique ou de développement personnel. Or, chaque étudiant, en fonction de sa filière, de ses ambitions et de ses réalités contextuelles, devrait pouvoir accéder à des informations ciblées, des ressources adaptées et des opportunités en adéquation avec son parcours.

C’est dans ce contexte qu’est née, depuis quelques mois, l’Initiative Jeunesse pour Révéler et Assister Nos Talents (IJ-RANT). Cette initiative se donne pour ambition de structurer un espace numérique unique et fédérateur, pensé comme un véritable carrefour d’orientation, de formation, de coaching et de partage d’opportunités. L’objectif est de permettre à chaque étudiant, quel que soit son niveau ou son domaine d’études, de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, d’un accès facilité à l’information utile, et d’un réseau d’entraide propice à l’épanouissement académique et professionnel.